Les Burundais ne sont-ils pas faits pour l’entrepreneuriat ? Le CDE se demande.

Photo: CDE
Dans le cadre de la campagne Birashoboka, le Centre For Development and Enterprises Great Lakes (CDE GL) a organisé ce samedi 28 septembre 2019, dans les enceintes de l’Institut Français du Burundi, un forum sur la libre entreprise ayant pour thème : Les burundais ne sont-ils pas faits pour entreprendre ? C’est un forum qui a réunit les entrepreneurs, les économistes et les représentants de différentes chambres de commerce, des organes de régulation (API, BBN) des ministères du commerce et des finances, des ONGS et des maisons d’incubateurs, etc.

Selon Pr Hicham El Moussaoui, expert international d’origine marocaine et professeur d’universités qui a animé ce forum, le choit du thème est que l’entrepreneuriat est un sujet d’actualité mais aussi un sujet fondamental pour les entrepreneurs qui veulent créer la richesse. « Aujourd’hui, l’Afrique en général et le Burundi en particulier subit la misère, les inégalités et la pauvreté et le Burundi atteint à peu près 75% de la pauvreté. Cette dernière ne peut pas être réduit uniquement par l’Etat, d’où l’importance de se poser de la question de savoir comment les entrepreneurs peuvent contribuer à réduire la pauvreté et mettre le Burundi sous la voie de la prospérité ». Précise le professeur.
Le Burundi a t –il réellement des entrepreneurs ?
Sur la question de savoir si le Burundi a des entrepreneurs, Pr Hicham n’y va pas à quatre chemins. « L’objectif de ce forum est de montrer qu’on a des entrepreneurs mais qui n’ont pas malheureusement de moyens et d’espace pour s’exprimer largement. Le problème et qu’ils sont bloqués par les barrières à l’entrée ».
Quels sont les défis à l’entrepreneuriat au Burundi ?
Concernant les défis à l’entrepreneuriat, Hicham rappelle que les défis sont les même pour les entrepreneurs du monde et que seuls les degrés diffèrent. Les principaux défis identifiés sont entre autre le manque de financement. Il cite notamment des banques qui travaillent dans un environnement défavorable, sans sécurité juridique, ce qui les poussent à distribuer des crédits très épais, etc. Il cite aussi le cout du travail qui est très cher par rapport à la productivité réelle des travailleurs.
Et d’ajouter, « On a un problème d’Etat de droit, d’instabilité politique ou sociale, instabilité des lois, des politiques, tous ça créent un manque de visibilité, de projection à long terme pour les entrepreneurs par ce qu’ils mettent un long moment d’attente afin que la situation s’améliore ».
Un message pour les jeunes entrepreneurs et pour l’Etat
Malgré ces obstacles rencontrés dans leurs activités entrepreneuriales, les jeunes sont appelés à avoir conscience en soi. Pour lui encore, la jeunesse doit avoir conscience en sa propre créativité car c’est le plus grand capital qui peut aider à mener à bien son projet. Le deuxième conseil est de savoir bien s’entourer. Avoir une équipe d’assistants, collaborateurs, partenaires peuvent t’aider dans ta tache de surmonter tous ces obstacles. Le Troisième conseil est de ne pas hésiter à prendre de risques. Pour lui, il ne faut pas rester dans sa zone de confort en attendant le financement de l’Etat qui ne va jamais arriver. Pour lui un entrepreneur est celui qui va apporter une solution, qui voit une contrainte, et qui le transforme en opportunité.
Pour l’Etat, son rôle est de s’occuper des barrières juridiques. L’Etat doit s’assurer de la facilitation du travail de l’entrepreneur en instaurant des réglementations justes et équitables. Si l’Etat assure cette responsabilité tout en impliquant des gens concernés, s’il donne aux entrepreneurs un espace pour s’exprimer, on va gagner du temps, économiser des ressources et trouver des solutions les plus efficaces. « Eliminons les barrières à l’entrée et on aura les solutions »
Aimable Manirakiza, directeur exécutif du CDE GL a enfin rappelé que la campagne Birashoboka a été lancée en 2018 avec pour objectif de réduire les différentes barrières à la réglementation et promouvoir les idées qui peuvent réduire les différentes barrières à la création et à la gestion d’une entreprise au Burundi.